Homélie du 3ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 11 avril 2021
Appelés pour témoigner
Textes bibliques : Lire
Ce dimanche pourrait être appelé le “dimanche du témoignage”. Le livre des Actes des apôtres (1ère lecture) nous rapporte le discours de Pierre : il y témoigne de ce qu’il a vu. Il vient de guérir un homme paralysé qui mendiait à la porte du temple. Il s’adresse à la foule stupéfaite à cause de ce qui vient de se passer. Il leur explique que ce n’est pas par ses propres forces qu’il a pu opérer cette guérison. C’est Jésus mort et ressuscité qui en est le principal acteur. Ce Jésus qu’ils ont renié est ressuscité. Pierre et ses amis en sont témoins. La première urgence c’est que chacun se convertisse et se tourne vers Dieu.
C’est aussi cet appel que nous adresse saint Jean dans la 2ème lecture : “Je vous écris pour que vous évitiez le péché.” C’est donc un appel à ne pas nous détourner de l’amour de Dieu et de nos frères. “Mais si l’un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, Jésus le Juste.” Dans son Évangile, saint Jean rappelle que Jésus avait promis à ses apôtres de leur envoyer “un autre défenseur” (Jn 14, 16). Pourquoi un autre défenseur ? Parce que Jésus est notre premier défenseur auprès du Père, notre premier avocat ; l’Esprit Saint est notre défenseur parce qu’il nous conduit à plénitude d’une telle vérité. Voilà une bonne nouvelle de la plus haute importance. Il nous faut tout faire pour qu’elle soit proclamée partout dans le monde. Le Christ ressuscité n’a jamais cessé de vouloir ramener tous les hommes à Dieu.
L’Évangile nous montre comment Jésus rejoint les siens au moment où ils parlent de lui. C’est ce qui s’est passé avec les disciples d’Emmaüs. Saint Luc nous dit qu’après l’avoir reconnu à la fraction du pain, ils sont repartis à Jérusalem pour annoncer la bonne nouvelle aux disciples : c’est là que Jésus les rejoint ; il est là au milieu d’eux. Il se fait reconnaître. Non ce n’est pas un esprit. Il est celui-là même qui a subit la Passion. Ses mains et ses pieds en gardent la trace. C’est bien le Crucifié qui est revenu à la vie. Il leur fait constater qu’il est vraiment ressuscité. Il est avec eux pour toujours.
Cette rencontre extraordinaire a été un bouleversement pour les apôtres. Avec amour et patience, Jésus leur explique tout ce qui était écrit dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Et c’est ce qu’il continue à faire le dimanche : quand nous nous rassemblons à l’église, il est là bien présent au milieu de nous. Il vient raviver notre foi ; il nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Puis il nous envoie en mission pour témoigner de la foi qui nous anime. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de rester entre chrétiens à l’intérieur de l’Église. Notre témoignage doit rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui sont dans les “périphéries”, ceux qui ne connaissent pas le Christ, ceux qui n’ont pas célébré Pâques.
Annoncer l’Évangile, ce n’est pas seulement proclamer des formules. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Jésus ne nous a pas envoyés pour cela. Le plus important c’est de tout faire pour que ces paroles se traduisent en actes dans nos vies. Il faut que nous soyons de plus en plus ajustés à cet amour qui est en Dieu. En y regardant de près, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Mais le Seigneur n’a jamais cessé de nous aimer. S’il nous offre don pardon, c’est pour que nous puissions devenir de vrais témoins de la foi.
Pour être de vrais messagers du Christ, nous avons besoin d’être complètement imprégnés et habités par sa présence. C’est SA lumière, SON amour que nous avons à communiquer au monde d’aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le temps de l’accueillir dans notre vie, rien ne se passera. Nous serons comme le sel affadi qui n’est plus bon à rien. L’Évangile de ce dimanche nous rappelle que les disciples d’Emmaüs ont vécu deux moments importants : l’accueil de la Parole (Moïse et les prophètes), puis la Fraction du Pain (C’est le nom qui était donné à l’Eucharistie). C’est là que nous sommes invités à puiser en vue de la mission que le Seigneur nous confie.
Lire les Écritures, prier les psaumes, prendre le temps d’approfondir sa foi, c’est entrer dans le plan de Dieu. C’est se préparer à recevoir le Christ. Dans certains pays, les chrétiens sont obligés de se cacher pour lire la Bible. À travers l’histoire, certains ont voulu la détruire en la brûlant, d’autres entraient dans les maisons pour la confisquer et la détruire. Mais dans sa fidélité Dieu veillait sur sa Parole de sorte que nous l’avons encore aujourd’hui ! Profitons de cette chance qui nous est offerte ; le pape François nous dit que “La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.”
Nous te prions, Seigneur, ouvre-nous à cette joie de l’Évangile. Que ta Parole soit notre nourriture et notre trésor chaque jour. A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle.
Sources : Revues liturgiques Feu Nouveau et Fiches dominicales – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot) – lectures d’Évangile d’un vieux prêtre de Montpellier – Homélies pour l’année B (Amédée Brunot)
Télécharger : 3ème dimanche de Pâques
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D’avance merci à tous.
La Passion et la mort de Jésus étaient pour ses disciples une terrible épreuve. Peinés et découragés, certains d’entre eux ont perdu l’espoir et quittent Jérusalem pour retourner dans leur village natal… « Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. » (Lc 24:21) Les autres se sont regroupés dans un endroit sûr pour échapper à la fureur de ceux qui ont persécuté leur Maître. C’est dans cette ambiance morose mêlée de chagrin et de désillusion que Jésus a rejoint inopinément deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs. En L’invitant à leur table, à la fin du voyage, ces derniers Le reconnaissent soudain à la fraction du pain, un geste familier de Jésus. Bouillonnants de joie, ils rejoignent en toute hâte ceux qui sont restés à Jérusalem pour leur raconter ce qu’ils avaient vécu. Ils ont revu le Maître ! « Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : ‘La paix soit avec vous !’ » (Lc 24:36) Jésus leur apporte la Paix et les rassure. « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? » (Lc 24:38)
Ce qui se passe sur le chemin d’Emmaüs et au Cénacle nous renvoie à certaines épisodes de l’histoire de notre vie. C’est nous qui marchons à la nuit tombante essayant de traverser tant bien que mal les moments difficiles : l’échec, la maladie ou la perte d’un être aimé. C’est nous qui nous enfermons dans un isolement stérile ruminant nos épreuves. Mais c’est aussi nous qui découvrons, par un concours de circonstance, la joie d’une rencontre fortuite qui nous ouvre un nouvel horizon : Quelqu’un qui nous accompagne sur le chemin de la foi et nous fait découvrir avec simplicité la Parole de Dieu. Aujourd’hui encore, Jésus marche avec nous, sans que nous ne le voyions. Il est parmi nous sous les traits d’un proche ou d’une personne rencontrée, dans les événements d’une journée ordinaire ou dans des petites choses banales de la vie. Il vient nous rassurer dans nos moments de doute et de peine. Il est là dans nos joies comme dans nos chagrins, dans nos euphories comme dans notre abattement. Point n’est besoin de quitter la vie quotidienne pour Le rencontrer.
Pour les disciples d’Emmaüs, cette rencontre avec Jésus a gravé dans leur cœur une émotion intense et a bouleversé leur vie. Une expérience passionnante qui les a profondément transformés. Et pour ceux qui se sont enfermés dans le Cénacle, la venue de Jésus leur a apporté la Paix. C’est à nous aussi, aujourd’hui, d’expérimenter la présence active du Christ dans notre vie. Elle peut prendre une multitude de formes ! Sachons tout simplement Le reconnaître sur le visage de nos proches ou à travers les incidents de notre vie. Il est autant dans la joie et l’exubérance des jeunes que dans la patience et la sagesse des personnes plus âgées. Il est autant dans le bonheur des gens heureux que dans la souffrance des malades ou la misère des pauvres. Il est dans une Parole d’Évangile qui nous stimule et nous réveille. Il est dans un événement qui nous éclaire… En tout cas Il est toujours là, même à notre insu. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28:20) nous assure Jésus !
Sur le chemin d’Emmaüs, Jésus a appris aux deux disciples comment Le reconnaître à travers la Bible. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24:32) En nous éclairant, la Parole de Dieu nous apporte la sérénité et la paix. Elle nous aide à comprendre en profondeur les événements survenus dans notre vie. Pour les cœurs ouverts, la Parole de Dieu devient une source de sagesse et de réconfort. Lisons la Bible comme le Livre de Vie. Sous son éclairage, Jésus sera autrement pour nous qu’un vague personnage mythique. Son empreinte dans notre vie quotidienne sera une présence rassurante. Cependant, cette rencontre personnelle avec Jésus n’est souvent pas immédiate. C’est un processus d’enrichissement qui doit se poursuivre tout au long de notre vie. La foi n’est jamais acquise, elle nécessite une longue maturation. Elle réclame de notre part une ouverture bienveillante, une recherche approfondie et une application concrète de la Parole de Dieu dans nos activités quotidiennes.
Avec le même enthousiasme des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs, partageons notre foi en Jésus. Annonçons la Bonne Nouvelle à notre entourage. Dans un monde marqué par l’indifférence religieuse, le Seigneur compte sur nous pour raconter à tous ceux qui veulent nous entendre notre rencontre avec Lui. « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16:15)
Nguyễn Thế Cường Jacques
merci pour vos commentaires qui m’ont bien fait réfléchir; par contre, j’essaie de m’ajuster au seigneur mais c’est très difficile .heureusement l homélie du Pére Jean et le commentaire de Jacques m’aident